Sharko - Molecule
© Mathieu Drouet 2006
A quoi ça rime de parler d’un groupe dont on ne connaît quasi rien? De Sharko, je me souvenais du regard un peu halluciné de David Bartholomé - le chanteur - dans un clip surréalistico-rigolo il y a cela des lustres. Un bon petit morceau pop en somme dont j'ai évidemment oublié le titre. Puis il y a ce morceau, ‘Molecule’ qui passe en radio, l’autre jour. Juste de quoi me donner l’envie d’acheter la galette illico. Achat impulsif qui disent dans les agences de pub.
Alors ne me demandez pas de vous parler de Sharko, sa vie, son œuvre, ses trois premiers albums, son heure de gloire, « l’espoir du rock francophone belge » d’il y a quelques années et puis de sa traversée du désert… Non, pas la peine de faire venir mon avocat: je ne sais rien de tout cela ou presque.
Sharko, pour moi c’était avant tout le souvenir d’un visage dans un clip et puis une voix. Le regard du chanteur, mi-fou du roi, mi-échappé de Van Gogh (pas le musée, l’asile). Un regard de moineau bruxellois qui se serait perdu sur la Place Saint Marc. Et puis cette voix qui, au-delà de l’humour revendiqué, du côté bateleur, clownesque et légèrement grandiloquent en concert, navigue dans des eaux plus troubles. Mal de vivre, blues, cicatrices... Une voix plaintive qui sert des morceaux rock assez évidents, des guitares sans fioriture qui vont droit au but, avec un certain bonheur dans la mélodie carrée imparable, des bidouillages sonores qui la ramènent du côté de la subtilité. Un bon petit équilibre en somme.
Puis je suis allé sur le site officiel. Je vous conseille d’aller jeter un œil au Journal de bord de David Bartholomé, bien écrit et assez rigolo quant aux anecdotes. Quoique… Lisez celle du 23 novembre, intitulée « Saint-Pierre ». L’histoire se passe dans un hosto bruxellois où le chanteur, il y a dix ans, faillit perdre la vie après un accident. Peut-être une clé pour cerner un peu mieux le personnage?
Molecule en clip:
http://www.youtube.com/watch?v=O-qgtcAuYc8
Le Journal de bord de Sharko: