La Belgique est un plaisir... enzovoort (2 / l'épilogue)

Publié le par alf

Force est de constater que 15 jours après l’épisode docu-fiction « Terminus La Belgique, tout le monde descend », les effets collatéraux provoqués par la vraie-fausse édition spéciale du Journal télévisé ont été limités.

J’entends: on a finalement évité de faire tomber des têtes à la RTBF après la diffusion de la soirée en direct où les journalistes de la Chaîne publique francophone belge annonçaient la fin de la Belgique par décret unilatéral des voisins flamands. Et c’est tant mieux. Il y a même eu une pétition en ligne pour ça. Les politiques, jouant dans un premier temps les vierges effarouchées alors qu’ils étaient plus ou moins au courant, y ont regardé à deux fois avant de virer qui que ce soit.

 

Restera un ovni télévisuel comme jamais on en n’avait connu. Et pas mal de questions. En réalité, les effets collatéraux n’auront pas été négligeables pour autant: chacun aura donné son avis, et c’est déjà bien. Pas mal de têtes pensantes de la chose médiatique auront aussi fait les gros yeux: décrédibilisation des journalistes au travers d’un glissement sémantique dangereux

(le studio du JT, le présentateur du JT, les journalistes du JT: tout le monde s’y était mis ou presque pour faire plus vrai que nature…), caricature des Flamands, mélange des genres (vrais reportages et histoires bidon assez surréalistes), scénario avec des partis pris surprenants (la famille royale se barrant dans le premier avion pour voler vers le Congo…).

Personnellement, ce qui m’a le plus étonné, c’est que le scénario présenté nous montrait un délitement en direct de la Belgique mais sans aucun acte violent. Comme si ce qui restait de la Belgique de papa, se séparait sans coup férir… Douteux.

Dans un livre publié il y a quelques années, Marc Moulin parlait de surenchère médiatique. Comme si, pour se faire entendre aujourd’hui par les masses, il ne suffisait plus d’annoncer les catastrophes et d’égrener les cadavres à l’heure du dîner. Non, il fallait absolument un tsunami pour marquer durablement les esprits et faire bouger les gens. Probable. Alors, pour faire bouger les Francophones de Belgique, fallait-il oser la vague docu-fiction? Peut-être… Manquait sans doute quelques précautions oratoires. L’éducation critique aux médias reste à faire.

De fait, de la RTBF - une télé pas vraiment connue pour ses audaces, à quelques exceptions près (« Strip-tease »,  « Tout cela ne nous rendra pas le Congo », quelques reportages à la JC Defossé…) - on ne s’attendait pas à « ça ». Un peu comme si une vieille Dame très digne laissait soudain tremper son dentier dans le verre à champagne, histoire de montrer que tout n’est pas si clinquant, même avec des bulles. Ou comme si Fabiola montait sur les tables le jour du réveillon pour un french cancan endiablé destiné à prouver qu’elle est encore bon pied bon oeil et qu'elle porte toujours haut les couleurs de la Belgique… Un truc à vous faire avaler votre cigare, non? Dieu merci, j'ai arrêté de fumer.

Un extrait de l’émission « spéciale »: http://www.youtube.com/watch?v=Sdazs3jrjBE

Publié dans actu' land

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O
J'avais pris l'émission en cours (de Lille on capte bien la RTBF et La Deux) et elle m'avait impressionné ... esperons aussi que chacun prennent conscience de l'importance de deux identités belges qui font un seule et même entité !
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A
resalut Oliv. Je reviens d'un re-ptit tour sur ton site. Bcp de musique que j'aime! Si ça te dis un petit échange de lien moi j'y cours